Nouvelles de Finlande
En Finlande, les principales bibliothèques de santé répondent à
deux ministères séparés. Les bibliothèques de médecine universitaires et les écoles
polytechniques de soins infirmiers sont gouvernées par le ministère de l'éducation (ME)
et les bibliothèques d'hôpitaux et de certains instituts de recherche, par le ministère
de la santé publique et affaires sociales (MHSA). Cela a conduit à un état de fait où
toutes les bibliothèques de santé ne sont pas d'un niveau égal et n'offrent pas les
mêmes facilités.
Le ME a vite obtenu des licences d'exploitation de
bases de données et de journaux électroniques pour les bibliothèques universitaires.
Cela a laissé de côté toutes les bibliothèques du MHSA y compris les bibliothèques
d'hôpitaux. Cette omission est maintenant à l'étude et le MSHA a créé un groupe de
travail pour que les bibliothèques du MHSA jouissent des mêmes licences d'exploitation
que les bibliothèques universitaires.
Le temps semble être arrivé où les deux ministères Finlandais sont
prêts à coopérer plus étroitement. Simultanément, avec les activités des
ministères, des projets régionaux sont mis sur pied pour obtenir les mêmes résultats.
Ainsi le temps semble être mûr pour la floraison de toutes sortes de coopération dans
un pays où l'on n'a pas tellement l'habitude de se parler les uns aux autres.
Un plan de projet pour un réseau d'information de l'est de la Finlande
a été établi avec l'aide financière de la EU. On envisage de développer un réseau
d'information traitant de tous les aspects de la Vie auquel participeront coopérativement
toutes les organisations concernées dans l'est de la Finlande. Un sous-projet adressera
les besoins de bibliothèques d'hôpitaux dont la situation dépend fortement de
l'hôpital auquel elles appartiennent. |
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'Art in the lake, Kuopia, Finland' |
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Il y a 4 bibliothèques d'hôpital dans la région concernée en plus
de la bibliothèque de l'hôpital universitaire. Une étude sera conduite en premier lieu
par la bibliothécaire responsable de la bibliothèque de l'hôpital universitaire. Les
questions d'éducation y seront étudiées en priorité puisqu'une coopération avec le
MHSA pour les licences d'exploitation en commun de bases de données et journaux
électroniques est déjà à l'étude. Le réseau, lui, étudiera les questions du dossier
électronique du patient.
Le besoin d'éducation des utilisateurs dans les hôpitaux est un point
crucial. L'expérience a montré que les produits électroniques n'étaient pas d'usage
aussi facile que veulent bien le dire les vendeurs et de plus, les cliniciens n'ont pas
toujours le temps d'apprendre à utiliser les bases de données et les journaux
électroniques. De plus tout le monde n'a pas un PC à l'hôpital et généralement il n'y
a qu'un ou deux PC par département qui sont principalement utilisés [pour saisir] les
dossiers des patients.
La formation des spécialistes en médecine est aussi à l'état de
revision, la responsabilité de la formation étant distribuée dans les hôpitaux
centraux de leurs régions respectives. Ces hôpitaux ne recoivent la permission de former
les utilisateurs seulement si leurs services d'information sont d'un certain niveau. Notre
projet pour la Finlande de l'est prévoit également de disséminer des suggestions aux
hôpitaux pour améliorer leur services de bibliothèques.
Du point de vue des bibliothèques, c'est la première fois que nous
faisons un réel effort pour établir des réseaux entre diverses organisations et c'est
aussi la première fois que les hôpitaux, les universités et autres services
communautaires réalisent le besoin d'assurer la coordination des services d'information
au sein même des bibliothèques.
L'auteur est intéressée de savoir si des projets correspondants
existent dans les bibliothèques d'hôpitaux en Europe. Veuillez prendre contact avec
Liisa Salmi à liisa.salmi@kuh.fi
Liisa Salmi
Regard sur la Finlande: Forum de discussion
- La Situation Roumaine
L'article de Liisa Salmi décrit une situation qui a une ressemblance
frappante avec la situation des bibliothèques de santé (HSL) en Roumanie. Ici aussi, les
HSL sont administrées par deux ministères: le Ministère de l'Education Nationale
gouvernant les bibliothèques médicales universitaires - en Roumanie, nous avons des
universités séparées pour les sciences de la santé (médecine, médecine dentaire,
pharmacie, soins infirmiers, etc.)- et le ministère de la santé, gouvernant les
bibliothèques d'hôpitaux et particulièrement les centres de documention médicale
desservant les professionnels de la santé dans une région ou un comté. Avant 1990, les
bibliothèques faisant partie du système de la santé étaient raisonnablement
financées. Le centre National de Documentation à Bucharest (la capitale) était le plus
riche et était considéré comme la bibliothèque médicale nationale. Depuis 1990, due
à la crise économique, le ministère de la Santé a à peine reçu un budget pouvant
financer les soins primaires dans les hôpitaux, si bien que la situation de ces
bibliothèques s'est détériorée jusqu'à un point de non retour. Actuellement, les
bibliothèques médicales universitaires sont de loin les mieux supportées
financièrement, mieux équippées et ont le plus de ressources (y compris accès à
Internet pour les lecteurs, des abonnements de publications électroniques, etc.). Mais
les ressemblances avec la Finlande s'arrêtent là. La solution pour satisfaire les
besoins des professionnels de la santé s'est développée naturellement. Ils ont tous
migré vers les bibliothèques universitaires - les plus proches de leur résidence. Dans
notre propre bibliothèque, 36 % des lecteurs inscrits sont partis vers l'université.
Ils.y sont considérés comme lecteurs externes et payent un montant annuel de 10 $ (Je
dois souligner que le montant annuel d'un salaire ici est encore inférieur à 100 $. Des
négotiations sont en cours afin que le bureau régional de la santé publique paye à
l'université un montant annuel fixe pour l'utilisation des ressources de la bibliothèque
universitaire. Cela permettrait à notre bibliothèque d'étendre ses services extérieurs
à d'autres villes de la région, surtout en développant un accès électronique de
télécommunication et renforcerait les bibliothèques annexes - actuellement nous avons
45 bibliothèques annexes hospitalières.
Récemment un projet a été approuvé par le ministère de l'Education
pour assurer un financement supplémentaire pour les bibliothèques spécialisées (y
compris les bibliothèques de santé publique), projet établi sur un système d'offres.
Il me semble que ce n'est qu'une solution bancale parce que 1) elle ne résoud pas
vraiment la question des besoins en information des professionnels de la santé dans des
régions éloignées et 2) avoir une université se concentrant trop sur les besoins de la
santé publique signifierait que l'université ne répond pas à sa mission. Lorsque le
système de santé publique sera à nouveau remis sur pied (ce qui est encore bien loin
d'être le cas), je crois que nous ferions bien d'imiter la Finlande.
Ioana Robu
Sommaire No. 49
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